Commonwealth

Toni Negri et Michael Hardt laborent, depuis des dcennies, les bases conceptuelles d'un nouveau projet de dmocratie. Constatant la faillite des grandes catgories politiques modernes (souverainet ; syndicats et partis de masse ; peuple), posant comme nouveau sujet politique de l'poque la multitude, c'est--dire "l'ensemble de ceux qui travaillent sous la tutelle du capital et donc, potentiellement, la classe de ceux qui refusent la domination du capital", ils dfinissent les modalits de la rsistance opposer l'Empire - ce pouvoir qui prend lui-mme la forme d'un rseau diffus pour tcher de conserver la mainmise sur la production biopolitique, en se rpartissant entre de grandes socits prives (entreprises multinationales), quelques grands Etats-nations et une srie d'organisations supranationales (l'ONU, le FMI, la Banque mondiale). Commonwealth (le "bien commun" de la tradition radicale anglaise) poursuit la critique en posant la ncessit d'instituer et de grer un monde de richesses partages. Le commun en question est de nature cologique mais aussi biopolitique, puisque ce sont les connaissances, langages, images, codes, affects et rseaux de communication qu'une socit produit de manire collective. Face une Rpublique ("chose publique") devenue rpublique de la proprit prive - tant au niveau national que global - au fil des constitutions et des grandes rvolutions bourgeoises, la multitude doit apprendre se rapproprier le commun, et devenir par l un projet d'organisation politique.