Un pays pour mourir (French Edition)

Abdellah Taïa, plus poétique, plus cru et plus violent. Zahira est une prostituée marocaine. Le pays où elle achève sa triste carrière et où elle mourra, c’est la France. Ses clients sont de pauvres hères musulmans qui ont échoué à Paris, comme elle, en quête d’espoirs qu’ils n’ont pas trouvés. Des personnages qui vivent comme des fantômes de passage. Mais si Zahira connaît la dureté de la vie, jamais elle n’a cessé de rêver à la métamorphose de son destin. L’imaginaire nourri par les films égyptiens de son enfance, elle porte ce rêve en elle, elle y croit. C’est cette confrontation entre un monde impitoyable et les aspirations de Zahira à un idéal d’amour qui la sauvera de la solitude, elle et ses compagnons de malheur, que révèle Un pays pour mourir. Comme Shéhérazade dans Les Mille et Une Nuits, Zahira et son ami Aziz se racontent des histoires, fragments d’existences de femmes et d’hommes poussés vers l’occident par la misère de leur sort et qui se heurtent à un univers postcolonial qui ne les reconnaît pas et qui ne les comprend pas. Roman « oriental », volontairement construit par l’auteur hors des normes habituelles du roman français (scènes impudiques, extrême violence du ton, passages d’une sensibilité exacerbée), Un pays pour mourir est un roman charnel, tout autant que politique. À paraître, au format poche : Infidèles, finaliste du prix Médicis 2012.